Presque rien sur presque tout

Pour ceux qui, comment moi, aime la musique classique et l'humour, le spectacle de Marc Jolivet était un passage obligé. Et quel spectacle ! Marc Jolivet veut prendre la place de Philippe Fournier, le chef de l'orchestre symphonique lyonnais, mais ce n'est pas si facile, d'autant qu'il reconnaît lui même que Luciano Pavarotti lui a enseigné seulement comment cuisiner les spaghettis. Il s'en suit quelques tensions entre les deux hommes... et quand le comique dit au chef de baisser d'un ton, c'est tout l'orchestre qui prend le morceau un ton en dessous !

De situations cocasses en réflexions sur la politique et l'environnement, le spectacle est vraiment très drôle, et donne à entendre des pièces classiques connues, ainsi que d'autres plus modernes. Vraiment excellent !

René Rémond est mort. La radio vient de me l'apprendre. J'ai fait mes études avec son Introduction à l'histoire de notre temps et avec Les droites en France. René Rémond était, dans les IEP, comme dans l'ensemble de la société, un homme respecté, un professeur remarquable. Il a présidé la Fondation Nationale des Sciences Politiques pendant 25 ans, et il a fait beaucoup pour le développement de cette discipline.

Grand spécialiste de la politique (il était souvent invité à la télé) et de la religion (il était intervenu devant tous les évêque de France en 2003), il est mort entre Pâques et le 1er tour de la Présidentielle.

Ce soir j'ai réécouté le dernier album de Vincent Delerm, et j'ai découvert une phrase que je n'avais pour l'instant pas remarqué. Delerm dit en effet Sur les concours de Sciences Po, il fait si chaud.

Faisait il chaud quand j'ai passé les concours ? C'était fin août, début septembre, et je me souviens qu'il faisait plutôt beau, oui.

Mais ce que j'ai noté c'est que Delerm dit "les concours" et non pas "le concours". Ca veut dire qu'il n'y a pas que l'institut de la rue Saint Guillaume, mais que les 8 autres, ceux de province, valent quelque chose également ! Vincent Delerm a grandi à Rouen, voilà peut-être pourquoi il n'est pas complètement parisiano-parisianiste !!!

Programme chargé en ce premier dimanche d'avril, puisqu'après le musée du Président, l'après-midi fut consacrée au Musée Guimet. Avec tout d'abord une exposition temporaire, fort justement intitulée "Afghanistan, les trésors retrouvés". Et quels trésors ! Des bijoux datant de plus de deux mille ans, d'une précision et d'une beauté inimaginable.

Trouvés dans quatre sites archéologiques majeurs : Fulol, Aï-Khanoum, Tillia-Tepe et Begram, ces trésors révèlent la maîtrise des arts qu'avaient les Afghans. Ce pays connaissait alors de nombreuses influences (Iran, Proche-Orient, Inde, Chine, Grèce, ...) que l'on retrouve parfois dans les quelques 200 objets présentés. A titre d'exemple, ci-contre, un pendelocque dit "le souverain et les dragons" du 1er siècle.

La suite du musée, les collections permanentes, apparaissaient du coup un peu moins intéressantes en comparaison avec ce que je venais de voir, même si elles sont d'une très grande richesse.

Profitant de la gratuité des musées le premier dimanche du mois, je suis ce matin allé visiter le Musée du Quai Branly. Lorsqu'on m'a distribué le plan à l'entrée, je me suis dit que rassembler dans un même lieu les 4 continents (Afrique, Océanie, Amériques et Asie) n'avait pas forcément une grande cohérence.

A la sortie, mon impression était un peu plus mitigée. Finalement, c'est pas si mal que ça. Les objets sont bien présentés, la "muséographie" est réussie. On apprend beaucoup sur des civilisations que l'on ne connaît pas. Des instruments de musique sensés incarner la voix des Anciens, le rôle donné à ces Anciens, les traditions vestimentaires, le passage à l'âge adulte... Une journée entière ne suffirait pas à tout découvrir. A recommander !

Ce matin, petit tour au Salon de l'emploi public pour étudier un peu mes "perspectives de carrières". Premier constat : la fonction publique a toujours autant de succès. Il y avait un monde fou dans les couloirs, et, signe intéressant, beaucoup de personnes issues de l'immigration. Beaucoup de personnes venaient là à titre "externe", c'est à dire qu'elles ne font pas encore partie de l'administration. D'autres, comme moi, étaient là à titre "interne".

J'ai glané quelques infos ici et là, mais ce qui est important c'est de voir que les différentes administrations se sont mobilisées pour faire leur pub. Avec les évolutions à venir du marché du travail, ce sera désormais quelque chose d'obligatoire !

Morales, Morales... qui ne connaît pas Didier Bénureau ? Il est actuellement en spectacle à la Comédie des Champs-Elysées (qui, comme son nom ne l'indique pas, ne se trouve pas sur les Champs mais à côté !).

Personnellement, j'ai trouvé cela assez moyen. Je suis peut-être vieux jeu, mais je trouve que tous les numéros sur le sexe ou le vulgaire, c'est un peu trop. Il y a bien des moments où l'on rit, mais d'autres où on ne comprend pas, comme quand un jeune homme devient homosexuel en rencontrant Jean Cocteau de l'autre côté d'un miroir imaginaire.

A la fin du spectacle, on a eu droit à quelques minutes de Morales, alors qu'on aurait préféré le sketch entier...

Il y a 50 ans, à Rome, était signé un traité qui allait fonder ce qui est aujourd'hui devenu l'Union européenne. Aujourd'hui, l'Europe est souvent critiquée. Mais n'oublions pas quels étaient ses objectifs à l'époque : garantir la paix, et permettre l'autosuffisance alimentaire (via notamment la PAC).

Ces objectifs ont été largement atteints. Alors, merci l'Europe !

La Mairie de Paris nous offre depuis quelques temps des expositions gratuites de grande qualité, portant sur les relations entre un artiste et la ville lumière. Cabu est à l'honneur. Cabu, le dessinateur rebelle, de Charlie Hebdo et de bien d'autres publications.

Sont présentées dans l'expo bon nombre de ses dessins, et force est de constater qu'il a fait des planches sur à peu près tous les grands lieux de Paris ! L'occasion de jeter un regard nouveau sur la capitale.

Enfin, à condition de pouvoir réellement jeter ce regard. Un petit bémol s'agissant de la mise en scène de l'exposition. La présentation essentiellement horizontale ne permet pas à un grand nombre de personnes de voir les dessins en même temps...

La France peut mieux faire... Est-ce une surprise. Non, pas du tout. On le savait déjà. Mais quand même : la France est 23è sur 25 en matière d'application des directives... on est presque les derniers (sur un sujet sans commun mesure, on pourrait dire que c'est un peu comme pour l'Eurovision !!!)

Les sages du Palais Royal invitent la France a acquérir un véritable réflexe européen dont on est bien loin aujourd'hui. Les problématiques européennes ne doivent pas être l'affaire de spécialistes, mais l'affaire de tous. Car aujourd'hui l'Europe nous concerne tous et dans bon nombre de domaines.

Les solutions : elles sont connues. Renforcer la part des questions européennes dans les concours de recrutement des fonctionnaires. Devenir meilleurs en langues étrangères. Favoriser la mobilité entre les fonctions publiques nationales et la fonction publique européenne.

Il n'en demeure pas moins que ces reproches du Conseil d'Etat ont un aspect de déjà vu. Il y a quelques années, alors que j'étais encore étudiant, les critiques faites à la France en matière d'intégration européenne étaient exactement les mêmes !!!